Dans le cadre d’une découverte fascinante, un virus largement répandu qui s’attaque généralement aux plantes de la famille des choux, comme le brocoli et le chou-fleur, a en fait profité à ses hôtes en temps de crise. Pendant les périodes de sécheresse, les chercheurs ont découvert que le virus de la mosaïque du navet peut passer d'un obstacle à une aide, modifiant l'horloge circadienne de son hôte afin que la plante perde moins d'eau.
Les conditions environnementales sont un facteur important dans l’évolution des agents pathogènes. Cette étude explore les effets du stress dû à la sécheresse sur l'évolution des virus végétaux. L'équipe a développé le potyvirus de la mosaïque du navet dans des conditions d'arrosage et de sécheresse dans des accessions d'Arabidopsis thaliana qui diffèrent dans leur réponse à l'infection virale. L'adaptation du virus s'est produite dans toutes les accessions, indépendamment de l'état de l'eau.
Les virus développés par la sécheresse confèrent aux plantes infectées une tolérance à la sécheresse nettement plus élevée. En revanche, des augmentations non significatives de la tolérance ont été observées chez les plantes infectées par des virus développés sous arrosage standard. L'ampleur de cet effet dépendait des accessions de plantes. Les différences de tolérance étaient corrélées à des altérations de l’expression des gènes de l’hôte, certains impliqués dans la régulation de l’horloge circadienne, ainsi qu’à de profonds changements dans l’équilibre des phytohormones régulant les voies de signalisation de défense et de croissance. Les résultats montrent que les virus peuvent favoriser la survie de l'hôte dans des situations de stress abiotique, l'ampleur de ce bénéfice étant un caractère sélectionnable.
Lisez la recherche complète sur www.pnas.org.
Rubén González, Anamarija Butković, Francisco J. Escaray, Javier Martínez-Latorre, Ízan Melero, Enric Pérez-Parets, Aurelio Gómez-Cadenas, Pedro Carrasco, Santiago F. Elena, Actes de l'Académie nationale des sciences février 2021, 118 (6 ) e2020990118 ; DOI : 10.1073/pnas.2020990118,